Rencontre régionale sur l’accès aux études supérieures des populations autochtones

Les directions des cinq établissements d’enseignement supérieur du Saguenay–Lac-Saint-Jean ont tenu, le 15 juin dernier, une première rencontre régionale pour discuter de la transition vers l’enseignement supérieur des populations autochtones.

Les directions générales, les directions des études et les conseillers responsables du volet autochtone ont échangé sur les actions existantes ou à développer pour accueillir un plus grand nombre d’étudiant·es autochtones. Ce fut l’occasion d’explorer les voies d’accès permettant de favoriser l’accessibilité aux études supérieures, de parler du cheminement des besoins spécifiques et de la démarche d’intégration des perspectives autochtones dans les établissements.

Les échanges ont permis aux établissements de s’inspirer des pratiques déjà en place, comme les programmes dédiés, les places réservées dans certains programmes ou encore l’autochtonisation des programmes collégiaux et universitaires en sciences infirmières.

La rencontre régionale est une première étape du chantier de la transition vers l’enseignement supérieur des populations autochtones. Il vise à développer des actions régionales communes qui contribueront à réduire les obstacles d’accès aux études supérieures, à favoriser la persévérance scolaire et à augmenter la représentativité des étudiant·es autochtones dans les établissements postsecondaires dans une optique d’inclusion, d’équité et de justice sociale.

Enjeux d’accessibilité des populations autochtones

Les membres des Premières Nations sont moins nombreux que les allochtones à détenir un diplôme postsecondaire. Les plus récentes données ont démontré que 25 % des Premières Nations de plus de 15 ans avaient un diplôme postsecondaire comparativement à 52 % pour toute la population du Canada.[1]

L’écart dans les taux de diplomation aux études supérieures prend racine dans la réalité sociohistorique des populations autochtones, alors que l’éducation visait leur assimilation en effaçant toute trace de leur culture d’origine. Il faut rappeler qu’en plus des pensionnats qui ont marqué les générations, jusqu’en 1984 la Loi sur les Indiens déterminait qu’un membre issu des Premières Nations perdait son statut lorsqu’il obtenait un diplôme universitaire.[2]

Les défis actuels en matière d’accessibilité à l’éducation sont « étroitement liés aux impacts historiques et continus du colonialisme[3] », en plus des enjeux liés à l’éloignement géographique de la famille et de la communauté pour accéder aux établissements d’enseignement supérieur, des barrières linguistiques, des obstacles financiers ou encore du choc culturel vécu par l’étudiant qui se retrouve dans un milieu allochtone.

[1] Statistique Canada, 2018

[2] La Loi sur les Indiens du Canada visait « l’émancipation » des Indiens, tel que le stipule l’article 109, c’est-à-dire ne plus être légalement un Indien et posséder tous les attributs de la citoyenneté. Un amendement de 1880 retire automatiquement le statut d’Indien à ceux qui obtiennent un diplôme universitaire. Les dispositions concernant l’émancipation ne seront levées qu’en 1985 (https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/indian-act).

[3] CCNSA, 2017