La première réunion de la Table régionale autochtone pour l’enseignement supérieur (TRAPES), tenue le 31 janvier dernier, marque un jalon dans le paysage éducatif du Saguenay–Lac-Saint-Jean et concrétise une démarche de mobilisation élargie pour soutenir les transitions vers l’enseignement supérieur des étudiantes et étudiants autochtones.
Cette mobilisation, initiée par le Pôle sur les transitions en enseignement supérieur et son chantier de la transition vers l’enseignement supérieur des Premiers Peuples, rassemble de façon paritaire des intervenant.es de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan de la communauté de Mashteuiatsh, du Conseil Atikamekw d’Opitciwan, d’organismes autochtones tels que les Centres Mamik et Puakuteu ainsi que des établissements d’enseignement secondaire, collégial et universitaire de la région. La table est un résultat tangible des échanges tenus lors de la deuxième édition des Rencontres régionales autochtones, qui s’est déroulée le 21 septembre 2023 au Musée Ilnu de Mashteuiatsh, où les défis et intérêts communs à collaborer ont été identifiés.
La création de cette table témoigne de l’engagement collectif en faveur de la facilitation des transitions des étudiantes et étudiants autochtones vers l’enseignement supérieur. Elle sera un lieu de réseautage, de partage d’information, d’amélioration du continuum de services, de développement d’actions régionales concertées dans une approche de coconstruction par et avec les Premiers Peuples.
Alors que l’organisation de la troisième édition de la Rencontre régionale autochtone s’amorce, la mise en place de la Table régionale autochtone portant sur l’enseignement supérieur et les partenariats envisagés représentent des avancées concrètes vers une éducation plus accessible et inclusive pour les étudiantes et étudiants autochtones dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Le 12 janvier dernier, le Pôle sur les transitions en enseignement supérieur, avec son chantier sur la transition vers l’enseignement supérieur des Premiers Peuples, présentait un webinaire portant sur la recherche Favoriser les transitions afin de soutenir la persévérance scolaire des étudiantes et étudiants autochtones au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dévoilait les outils de transfert développés par le Comité de recherche sur les transitions aux études supérieures des étudiants.es autochtones.
Les professeures Nathalie Sasseville et Marie-Pierre Baron de l’UQAC, Josée Thivierge du centre ECOBES Recherche et transfert, ainsi que Karolanne Vachon, assistante de recherche, ont présenté les résultats de leur recherche collaborative soutenue par le Pôle sur les transitions en enseignement supérieur. La présentation a mis en lumière les défis vécus par les étudiantes et les étudiants des Premiers peuples, les enjeux liés à l’accueil et à l’accompagnement, les mesures de soutien existantes ainsi que des pistes d’action pour la communauté étudiante autochtone, leurs proches et les intervenants des milieux scolaires.
Un remerciement spécial à Madame Mélanie Boivin, directrice des Centres Mamik, dont la participation a ajouté une dimension significative à la rencontre en partageant son témoignage sur le partenariat établi dans le cadre de la recherche et la portée de celle-ci.
Vous pouvez dès maintenant consulter l’enregistrement du webinaire ainsi que les outils qui y ont été présentés en cliquant sur le lien ci-dessous.
Rappelons que ces outils ont été conçus dans le but de mettre en place des conditions favorables aux transitions dans un environnement qui valorise les cultures autochtones.
Nous espérons que ce webinaire et ces outils contribueront à renforcer les initiatives visant à soutenir la persévérance scolaire de la communauté étudiante autochtone.
Nous tenons à remercier une fois de plus nos conférencières pour leur engagement ainsi que les participantes et les participants pour leur contribution à la réussite de cet événement.
Le 21 septembre dernier, quelques cinquante participants se sont rassemblés à l’occasion de la 2e édition des rencontres régionales annuelles du chantier de la transition vers l’enseignement supérieur des Premiers Peuples, l’un des 5 chantiers du Pôle sur les transitions en enseignement supérieur.
L’événement, qui a eu lieu au Musée Ilnu de Mashteuiatsh, réunissait des invités de divers horizons : des acteurs engagés en éducation des communautés de Mashteuiatsh et d’Opitciwan, des établissements d’enseignement secondaire, collégial et universitaire et d’organismes de la région tels que les Centres Mamik. Dans une volonté de pleine concertation avec les Premiers Peuples, les organisateurs ont veillé à une représentation autochtone significative au sein du groupe. La présence des étudiantes et étudiants des Premières Nations fréquentant les cégeps de la région ou l’UQAC a également été assurée.
Cette journée visait à améliorer la concertation et la collaboration des organisations autour des transitions des étudiants autochtones vers l’enseignement supérieur. Les acteurs ont cerné les enjeux des différentes organisations sur la question, envisager des pistes de solution collectives et des collaborations régionales pour soutenir les transitions.
Rappelons qu’une première édition, tenue en juin 2022, avait permis d’établir des pistes d’actions prioritaires et de réaffirmer l’engagement des directions des établissements d’enseignement supérieur à mieux soutenir les transitions des étudiants des Premiers Peuples.
Comité de recherche sur les transitions aux études supérieures des étudiantes et étudiants autochtones
« Je me sentais prête pour le cégep, mais dans le fond, j’étais pas prête. J’étais toute seule, gênée et le Centre Mamo [Meskanaw] de mon collège m’a beaucoup aidée. »
Étudiante Innu et Atikamekw du Collège Alma
« Ce qui m’a aidée, que je remarque maintenant, c’est les espaces qui sont faits pour nous, c’est important et sécurisant. Et ils sont beaux, en plus. »
Étudiante Ilnu à l’UQAC
« Ce qui m’a aidé, c’est l’inclusivité au Cégep…. c’est full inclusif. J’ai tissé des liens avec d’autres minorités, des liens …. qui vont rester… »
Étudiant Atikamekw du Cégep de Chicoutimi
Ateliers collaboratifs
L’événement a ensuite mis en action tous les participants par le biais d’ateliers de travail collaboratif.
« On pense souvent que nos enjeux sont différents mais on s’aperçoit qu’on a les mêmes défis… ça peut nous aider à améliorer ce qu’on fait parce que… on pense qu’on en fait beaucoup pour les aider à se rendre au post-secondaire, mais on voit bien qu’il faudrait s’améliorer encore. »
Mélissa Launière, directrice éducation main d’œuvre Pekuakamiulnuatsh Takuhikan
À l’issu de cette rencontre, il ressort que de nouvelles collaborations régionales pourraient voir le jour pour favoriser l’accès, la persévérance et la réussite éducative des étudiantes et étudiants autochtones au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
« Il y a le Centre Mamik, les services dans les établissements, le travail dans les communautés, comment on peut travailler ensemble en réseau? Comment on peut faire ensemble, se positionner chacun pour être complémentaire pour mieux aider l’étudiant? Il faut créer un réseau éducation régional pour arrimer nos actions. »
Mélanie Boivin, Directrice des Centres Mamik Saguenay-Lac-St-Jean
Prochaine édition
Une troisième rencontre régionale devrait d’ailleurs avoir lieu l’an prochain pour partager les stratégies déployées et les retombées observées à ce jour, des projets réalisés par le Pôle sur les établissements en enseignement supérieur.
[1] Comité de recherche sur les transitions aux études supérieures des étudiants.es autochtones. (2023). Favoriser les transitions afin de soutenir la persévérance scolaire des étudiants.es autochtones au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Université du Québec à Chicoutimi; ÉCOBES – Recherche et transfert, Cégep de Jonquière.
En novembre 2022, Nathalie Sasseville et Marie-Pierre Baron, toutes deux chercheuses à l’UQAC ainsi que Josée Thivierge, chercheuse pour ÉCOBES, ont annoncé les objectifs d’une vaste étude visant à favoriser les transitions des communautés étudiantes autochtones au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cette annonce se déroulait dans le cadre du colloque sur la persévérance et la réussite scolaire chez les Premiers Peuples, à l’Université Laval. Nous voici quelques mois plus tard, enorgueillis de pouvoir dévoiler l’entièreté du rapport de recherche qui contribuera à bonifier les interventions des acteurs gravitant autour des étudiant(e)s autochtones.
Les réponses transparentes et généreuses des étudiant(e)s des cinq établissements d’enseignement supérieur de la région ont permis de répondre aux objectifs initiaux de la recherche. Les données qualitatives recueillies ont permis d’identifier les principaux freins à une transition vers les études supérieures réussie, mais surtout des pistes de solutions nommées par les étudiant(e)s autochtones de la région eux-mêmes.
De même, il a été constaté que les intervenants des cinq établissements d’enseignement supérieur n’en sont pas tous aux mêmes étapes en ce qui a trait à la sécurisation culturelle. La volonté est maintenant qu’il y ait un continuum, notamment interordres, entre les organisations afin de mieux soutenir les étudiant(e)s autochtones, sur l’ensemble du territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Rappelons que le chantier portant sur la transition vers l’enseignement supérieur des Premiers Peuples soutiendra cette démarche régionale : une action tangible pour contribuer à faciliter l’accès et la réussite de la communauté étudiante autochtone.