Contexte et défis de la transition
Les membres des Premières Nations sont moins nombreux que les
allochtones à détenir un diplôme postsecondaire. Les plus récentes
données ont démontré que 25 % des Premières Nations de plus de 15 ans avaient un diplôme postsecondaire comparativement à 52 % de toute la population du Canada.[1]
L’écart entre les taux de diplomation aux études supérieures prend
racine dans la réalité sociohistorique des populations autochtones,
alors que l’éducation visait leur assimilation en effaçant toute trace de leur culture d’origine. Il faut rappeler qu’en plus des pensionnats qui ont marqué les générations, la Loi sur les Indiens déterminait jusqu’en 1984 qu’un membre issu des Premières Nations perdait son statut lorsqu’il obtenait un diplôme universitaire.[2]
En plus de l’expérience du choc culturel et de l’isolement pouvant être vécue, les réalités auxquelles sont confrontés les étudiants et étudiantes autochtones en transition dans le nouveau milieu scolaire allochtone peuvent conduire au renoncement du projet d’études. Les enjeux peuvent être multiples, entre autres :
- L’éloignement géographique de la famille et de la communauté requis pour accéder aux établissements d’enseignement supérieur qui ne sont pas à proximité.
- Les obstacles financiers, par exemple pour l’étudiante ou l’étudiant n’ayant pas accès à un programme de soutien.
- La barrière linguistique lorsque la langue maternelle de l’étudiante ou l’étudiant est une langue autochtone et que le français ou l’anglais est sa langue seconde.
- Les défis inhérents aux parcours scolaires atypiques en contexte de retour aux études ou en tant que parent étudiant.
- Les micro-agressions, préjugés et racisme dont les étudiantes et étudiants autochtones sont susceptibles d’être victimes.
- Le manque de repères culturels dans le nouvel environnement d’études ne contribuant pas au développement du sentiment d’appartenance.
- L’absence ou la méconnaissance de services culturellement adaptés ou encore la méfiance envers ceux-ci.
- Les défis d’inclusion et d’équité au sein des établissements.
[1] Statistique Canada, 2018
[2] La Loi sur les Indiens du Canada visait « l’émancipation » des Indiens, tel que le stipule l’article 109, c’est-à-dire ne plus être légalement un Indien et posséder tous les attributs de la citoyenneté. Un amendement de 1880 retire automatiquement le statut d’Indien à ceux qui obtiennent un diplôme universitaire. Les dispositions concernant l’émancipation ne seront levées qu’en 1985 (https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/indian-act).
Documentation
Portrait des étudiants autochtones
Enquête sur la réussite à l’enseignement collégial
— IRIPII ET ÉCOBES (Avril 2023)
— UQAC et ÉCOBES (2023)
— Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec (2020)
Favoriser la persévérance et la réussite éducative des étudiants autochtones au postsecondaire
— Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec (2020)
Rapport Étudiants des Premiers Peuples en enseignement supérieur
— CAPRES (2018)